Décloisonner son regard avec Elisa Shua Dusapin et Omar Ba

CHRONIQUE. La romancière et le peintre, par le prisme du conte, nous rappellent que nous sommes tous multiples, fruits de récits et de cultures qui s’entrecroisent en rhizomesElisa Shua Dusapin vit depuis cinq mois à Amman, en Jordanie. L’autrice d’Hiver à Sokcho, un succès qui lui vaut d’être traduite aujourd’hui dans le monde entier et dont l’adaptation vient de sortir sur les écrans, a quitté pour un temps son refuge jurassien pour écrire à un jet de pierre d’un théâtre de feu et de sang. Dans ce contexte, la romancière a accepté notre invitation d’imaginer un conte de Noël. Elle y rend compte d’un soir de décembre, sur un banc, dans un parc d’Amman. Une jeune femme, toute en voiles, s’assoit à côté d’elle et lui propose du thé. Elles engagent la conversation. Tout y est question de regard. Comment voir l’autre, comment ne pas l’enfermer dans ses propres projections, comment ne pas se laisser enfermer soi-même?Omar Ba vit et travaille à Genève où il a été formé à la Haute Ecole d’art et de design, et à Dakar où il est né. Sa cote est élevée chez les collectionneurs du monde entier. A l’invitation de l’éditrice Diane de Selliers, il a accepté d’illustrer le conte initiatique peul Kaïdara, traduit en français par Amadou Hampâté Bâ. Il y est question de quête de connaissance, seule richesse qui vaille la peine d’être amassée parce qu’elle permet d’aller au-delà des apparences, de lire les signes que le monde envoie.Voir plus